🫧 Anatomie d'un "fail"
Comment j’ai lancé une newsletter sur la littérature jeunesse… et pourquoi je l’ai arrêtée.
Holà, que tal ? C’est Mélissa.
Bienvenue dans ma bulle où on se sent un peu (beaucoup) trop à l’étroit depuis le début des grandes vacances. Les kids monopolisent 300% de mon énergie vitale (help !).
D’ailleurs, j’ai profité de l’heure de la sieste pour écrire ce billet et du coucher pour le publier. Bon, je me lance sans attendre (au cas où il y en ait un qui décide de se réveiller, hein 😱)
Aujourd’hui, je vais parler d’un fail ou d’un échec si tu préfères. Il y a un an, je lançais une newsletter qui me tenait à cœur : Kamino. Quatorze semaines plus tard, j’ai cliqué sur pause et je te raconte comment j’en suis arrivée là.
Bienvenue aux nouveaux :) Francoise Demanny, Alan,
et tous les autres ! Chaque lundi, je vous fais entrer dans ma bulle : création, doutes, écriture, paradoxes et introspection..En bref, aujourd’hui dans La Bulle :
📚 Comment j’ai lancé une newsletter sur la littérature jeunesse… et pourquoi je l’ai arrêtée.
🧠 La fameuse règle du 80/20 (celle qu’on oublie trop souvent quand on écrit).
💎 Pourquoi les livres pour enfants sont largement sous-estimés.
🙃 Le plaisir d’écrire… et le piège du sur-engagement.
🚪 Et pourquoi je n’ai pas fermé la porte, même si j’ai mis le projet en pause.
Un projet qui me tenait à cœur (trop ?)
Il y a un an, je lançais une newsletter. Quatre mois plus tard, à la même période, j’ai arrêté de l’envoyer. Pas parce que le sujet ne m’intéressait plus. Au contraire.
J’adorais l’écrire. Chercher les livres, me documenter, analyser, partager.
Elle s’appelait Kamino et elle portait sur la littérature jeunesse.
Le principe était simple : chaque mercredi (jour des enfants), j’envoyais une recommandation de livre pour les 3-6 ans.
L’idée, c’était d’aider les parents à se frayer un chemin dans cet univers foisonnant. Et par foisonnant, je veux dire : carrément débordant.
Avec 15 000 nouveautés jeunesse publiées chaque année en France, c’est facile de se perdre. Je voulais guider, partager des pépites, donner des clés.
Pourquoi j’ai mis Kamino en pause
Parce que j’ai un problème récurrent : Je n’ai pas de bouton “modération”.
Je me suis retrouvée à passer 90 % de mon temps sur Kamino. Et soyons honnête : ce n’était pas rémunérateur.
J’aurais adoré le faire pour une bibliothèque, une librairie, ou un éditeur. Ça m’aurait permis de croiser d’autres activités en parallèle. Mais là, c’était trop.
C’était ma période de traversée du désert entrepreneuriale. Pas le bon timing pour un projet “passion” à plein temps.
La règle du 80/20 (celle que j’ai oubliée)
Quand on lance une newsletter, on pense surtout à l’écriture :
Écrire suffisamment bien, suffisamment juste.
Trouver des sujets variés, utiles, inspirants.
Tenir le rythme, ne pas décevoir son audience.
Mais il y a un point que j’ai complètement négligé : la distribution.
Après avoir analysé cet échec (car oui, pour moi c’est un fail), j’ai découvert ce que beaucoup de créateurs apprennent trop tard :
La règle du 80/20.
20 % du temps à écrire.
80 % du temps à diffuser.
Moi, j’ai fait l’inverse. J’ai sur-délivré dans le contenu :
J’ai interviewé une autrice …
… des libraires …
… et même une éditrice de chez Eyrolles jeunesse !
Résultat des courses, entre l’écriture, les vidéos, les montages, mes tentatives de communiquer aussi sur Instagram… Je n’avais plus, ni l’énergie, ni la bande passante pour parler de Kamino autour de moi, et encore moins le courage…
Le syndrome de l’imposteur en embuscade
Je n’osais pas partager cette newsletter sur LinkedIn. Mon réseau ne me connaissait pas sous cet angle. Je n’avais pas envie de passer pour “celle qui se fait plaisir” à écrire des recommandations de livres pour enfants.
Avec le recul, je regrette d’ailleurs cette peur du jugement car elle m’a aveuglé.
J’aurai, par exemple, pu développer le sujet de la lecture sur ce réseau plus pro, partager autour des bienfaits et de tous ce que ça apporte d’un point de vue éducation, imagination, empathie… pour appuyer mon sujet.
J’ai douté et commencé à dévier de la mission de cette newsletter en ajoutant des activités à imprimer, pour rendre le tout plus attrayant…Et j’ai fini par me perdre dans tous les sens.
Je n’ai pas su poser de limites. Résultat : j’ai arrêté.
Ce que j’aurais aimé faire (et que je referai peut-être)
Me faire plus confiance.
Ne pas avoir peur du regard des autres.
Continuer à écrire des recommandations, juste pour le plaisir (et pour les parents débordés).
Poser un cadre clair pour jongler entre projets passion et projets business, sans culpabiliser.
J’ai toujours pensé qu’un jour, j’ouvrirai une librairie jeunesse. Avec Kamino, j’ai essayé, à ma façon, de toucher ce rêve du doigt.
Je n’ai pas supprimé la newsletter. Peut-être que je laisse cette porte entrouverte pour un jour, sauter le pas.
Et toi, tu as déjà mis en pause un projet qui te tenait à cœur ? Si oui, ça m’intéresse de savoir comment tu l’as vécu.
On se retrouve la semaine prochaine ?