🫧 Ceci est un acte de résistance douce
Tu m'y rejoins ? Festival d'Avignon, creative writing et outil de survie sociale personnel.
Holà, que tal ? C’est Mélissa. Bienvenue dans ma bulle avec un peu de retard.
Ce week-end, j’étais au festival d’Avignon avec ma fille, et j’ai encore des paillettes plein les yeux. On a enchaîné pièces et spectacles jeunesse, vibré devant des artistes complets : des femmes et des hommes qui chantent, dansent, jouent la comédie, parfois les trois en même temps…Bref, des conteurs d’histoires.
Et ça m’a rappelé ce que j’aime par-dessus tout : les récits. Ceux qu’on invente, qu’on partage, qu’on s’approprie.
D’ailleurs, j’écris cette newsletter depuis un train qui m’emmène à Anglet, dans le Sud-Ouest, où je vais participer à un atelier de creative writing. Le principe ? Jouer avec les mots pour libérer son imagination tout en travaillant sa plume. C’est une méthode notamment utilisée par les scénaristes de séries, genre Stranger Things ou Kaamelott, dont Alexandre Astier s’est largement nourri de ces techniques.
Hâte de te raconter plus en détails cet atelier dans mon prochain billet ;)
Je pars seule, loin de Nîmes, et de ma petite famille, pour appuyer sur pause et avancer (peut-être un peu) sur ce roman qui me trotte dans la tête depuis trop longtemps. Je suis également impatiente de rencontrer mes compagnons d’atelier et Delphine Saubaber1, ancienne journaliste et romancière, qui nous guidera durant ce moment.

Un ami de longue date, m’a demandé pourquoi je m’acharnais encore à utiliser un carnet, un stylo, à remplir des pages à la main alors que ChatGPT pond 1 000 mots en trois secondes - et égale même des prix Goncourt2 !
C’est simple. À l’heure du boom de l’IA, j’éprouve encore plus le besoin de revenir au geste, au temps long de la réflexion, aux ratures, à l’écriture.
Et entendons-nous bien, je suis loin d’être anti-intelligence artificielle. Je suis la première à m’en servir. Mais écrire à la main, c’est autre chose. C’est muscler son imaginaire, pas juste produire du contenu. C’est développer une réflexion personnelle, pas déléguer sa pensée à une machine3 aussi incroyable soit-elle. C’est créer des choses imparfaites et donc uniques. Après tout, ne nous sommes-nous pas une Espèce fabulatrice4 comme le dit si bien Nancy Huston dans son essai du même titre ?
Au-delà de mes propres convictions, des études montrent qu’écrire 10 à 30 minutes par jour suffit à faire chuter l’anxiété5, que noter à la main dope la mémoire, ou que quinze minutes d’écriture expressive valent parfois mieux qu’un antidépresseur6.
Le combo stylo-feuille reste donc un outil de bien-être low-tech et accessible à tous.
De mon côté, écrire est un outil de survie sociale. Je suis du genre à rejouer les scènes dans ma tête avant de les vivre, à imaginer des scénarios alternatifs après coup, à mener plusieurs conversations en parallèle dans mon esprit pendant qu’une personne me parle. Poser les mots sur papier me sert de sas.
J’y déverse tout ce qui m’encombre, je trie, je recadre, j’imagine, je rature, je (re)prends le contrôle et j’orchestre. Et ça ne vaut pas que pour le perso.
Je fais exactement la même chose pour le pro. et cela m'a eu pour résultat trois livres aux éditions Eyrolles, des newsletters, des articles, et une quantité énorme de contenus pédagogiques.
Ça fait 36 ans que ça mouline là-haut, 12 ans que j’écris quotidiennement et autant d’années que je me sens de plus en plus légère.
Aujourd’hui, la page blanche n’est plus un saut dans le vide. C’est une bouffée d’air frais.
Et visiblement je ne suis pas la seule à l’adopter : les rayons ne désemplissent pas de carnets tous plus élégants que les autres, la tendance “journaling routine” explose sur Google, les ateliers d’écritures se multiplient, le retour au « slow » de manière générale à la cote.
Écrire, en 2025, c’est presque devenu un acte de résistance douce. Et j’ai décidé d’en faire partie.
Tu nous rejoins ?
Mélissa
PS : La Bulle passe en mode atelier partagé. Dans le prochain billet, je te fais un retour d’expérience sur mon atelier de creative writing, te partage exercices et techniques qui m’ont marqué.
J’ai décidé de rejoindre le clan des résistants!
Fan des carnets. De l’écriture à la main. Des ratures. Et de mon cerveau en roue libre.